Solange, auxiliaire de vie à Amboise

Solange, auxiliaire de vie à Amboise Solange, auxiliaire de vie à Amboise

guillemet ouvert Chaque intervention est différente et dans la finalité on apporte beaucoup.
guillemet fermé Solange
Auxiliaire de vie à Amboise

Solange a 48 ans. De formation hôtelière, elle s’est finalement tournée vers le service à la personne via le Chèque emploi service, avant de passer la porte d’une agence Petits-fils il y a six mois. Elle raconte l’anecdote qui l’a marquée le mois dernier et qui a réaffirmé sa volonté de travailler auprès des personnes âgées.

« En devenant auxiliaire de vie, j’ai découvert toutes les maladies qu’on peut avoir à partir d’un certain âge, et parfois plus tôt. Je travaille avec des personnes atteintes d’Alzheimer, Parkinson également. C’était un univers que je ne connaissais pas et que je découvre chaque jour, parce que chaque jour est différent. Chaque intervention est différente et dans la finalité on apporte beaucoup et on reçoit énormément.

Il y a un peu plus d’un mois maintenant, j’ai vécu une intervention marquante chez une personne chez qui j’interviens une fois par semaine et un week-end sur deux pour la toilette. C’est une personne atteinte d’Alzheimer. On a passé un autre palier plus important dans sa maladie et ce jour-là il n’était pas disposé à faire la toilette hebdomadaire. Peut-être que j’ai trop insisté, peut-être qu’il n’était vraiment pas motivé, mais j’ai finalement réussi à l’emmener dans la salle de bain, puis tout d’un coup son comportement a complètement changé et il y a eu une agression physique.

Ça a été un choc pour moi parce que je n’avais jamais vécu ça. Je n’ai pas répondu, même pas en parole, parce que je ne savais pas quoi faire, j’étais choquée et surprise. Un quart d’heure plus tôt, il m'embrassait comme il en a l’habitude quand il m’accueille. Mais ces personnes ont la faculté incroyable de ne pas se souvenir de l’instant précédent et c’est ce qui me pousse à continuer, à aller creuser un peu plus vers cette maladie pour mieux comprendre et adapter mes interventions.

Ça a été très compliqué, il est allé s’enfermer dans les toilettes parce que malgré tout je pense qu’il a compris qu’il avait fait quelque chose de mal. En entendant ce qui c’était passé, sa femme est venue auprès de moi et j’ai craqué, j’ai pleuré, parce que mon égo en a pris un coup, à cause de la panique, etc. On a beaucoup échangé avec sa femme qui était persuadée que j’allais demander l’arrêt des interventions chez eux. Mais je lui ai dit que non, que je n’arrêterai pas, parce que c’était la maladie qui venait de parler, que je ne lui en voulais absolument pas et que de toute façon ce serait avec plaisir que je continuerai à l’accompagner au mieux dans son quotidien.

En sortant j’ai appelé ma responsable et là j’ai vraiment craqué. J’ai eu des mots de réconfort et un soutien énorme tout au long de la journée. La famille de cette personne est une famille extrêmement soudée, les enfants suivent leurs parents, vraiment, il y a beaucoup d’amour dans cette famille, c’est magnifique. Deux jours plus tard, ma responsable m’a appelée en me disant qu’elle avait quelque chose pour moi à l’agence. Ce sont les enfants qui m’avaient écrit un petit mot de réconfort, un petit mot plein de reconnaissance. C’est ce que j’apprécie énormément dans ce métier, j’ai toujours un mot gentil, une marque de confiance, d’affection, et c’est vraiment magique ! »

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