Letaifa, auxiliaire de vie à Meudon

Letaifa, auxiliaire de vie à Meudon Letaifa, auxiliaire de vie à Meudon

guillemet ouvert Je suis très contente de moi, très fière.
guillemet fermé Letaifa
Auxiliaire de vie à Meudon

Avant de rejoindre l’aventure Petits-fils, Letaifa était infirmière en Tunisie puis aide-soignante en EHPAD. Après avoir arrêté de travailler pendant 5 ans, elle a repris le travail en février 2022. En cette fin d’année, elle fait un bilan de sa première expérience en tant qu’auxiliaire de vie à domicile.

« Comme j’ai été infirmière en Tunisie, puis aide-soignante en France, au départ je ne voulais pas faire un travail d’auxiliaire de vie. J’avais la sensation que c’était un retour en arrière dans ma progression professionnelle. Mais quand j’ai commencé à travailler je me suis rendu compte que pas du tout, que c’était quasiment les mêmes objectifs : le bien-être, le suivi, l’accompagnement de la personne, vivre avec la personne, partager avec elle. Chaque petite progression de la personne âgée est précieuse, même si pour la famille ce n’est pas grand-chose.

J’ai choisi de ne pas avoir beaucoup de bénéficiaires : il n’y a que deux personnes que je vois quotidiennement, ça me permet d’être vraiment proche d’elles et de mieux les connaître. D’avoir un rapport calme et doux à l’accompagnement des personnes dont je m’occupe. »

Est-ce que vous avez eu des petites victoires pendant cette année ?

« L’une des personnes que je suis quotidiennement est atteinte d’Alzheimer, mais elle a gardé de la mobilité. Dès le premier contact avec sa fille (qui est médecin généraliste), elle m’a transmis pas mal de données : son histoire, son vécu, ce qu’elle a fait dans sa vie, des photos d’elle quand elle était jeune, ses habitudes, sa façon de s’habiller, de se maquiller, sa coiffure, etc. Ça m’a permis d’orienter mon travail dans cette direction. En le faisant, je me suis rendu compte qu’elle avait repris le goût de vivre et de faire ces petites choses qu’elle ne faisait plus avant. Et du coup, quand je ne suis plus là, sa fille me raconte qu’elle est un peu perdue.

Je suis aussi quotidiennement une deuxième personne qui est en fauteuil roulant. Elle fait le minimum de gestes, elle ne se déplace pas seule, mais j’essaye de maintenir des mouvements dans son quotidien : elle fait énormément d’efforts pour la toilette, pour la douche : maintenir le lavabo, rester un peu debout pour mettre de la crème, des gestes d’hygiène quotidiens. Je trouve qu’elle s’en sort bien ! »

Est-ce qu’il y a quelque chose que vous avez particulièrement retenu pendant cette année ?

« Il y a quelque chose qui me revient en tête régulièrement pendant mon travail, c’est l’idée que les personnes dont je m’occupe pourraient s’en aller ou leur état s’aggraver. Parce que ça peut venir du jour au lendemain. J’y pense souvent et ça me pousse à faire beaucoup plus, pour que les personnes profitent de la vie. Personnellement j’ai perdu mon père et je n’ai pas pu l’accompagner mais je pense souvent à lui, donc je me dis qu’il faut profiter de chaque bénéficiaire au maximum, que leur famille profite d’elles au maximum. On ne se rend pas compte de la valeur de chaque personne, même si elle est grabataire ou malade. Il faut qu’elles gardent le plus longtemps possible le bonheur d’être en vie et de vivre en famille.

Après quasiment 5 ans sans travailler, la reprise m’a offert un autre souffle pour donner le maximum de moi. Au début, j’ai eu peur de la reprise, mais finalement ça s’est très bien passé ; par rapport aux gestes, aux techniques. Ça m’a changé la vie, ça a changé ma vision de la vie. Je suis très contente de moi, très fière. »

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