Anne-Marie, auxiliaire de vie à Saint-Rémy de Provence

Anne-Marie, auxiliaire de vie à Saint-Rémy de Provence Anne-Marie, auxiliaire de vie à Saint-Rémy de Provence

guillemet ouvert Je pense que mon métier va me manquer.
guillemet fermé Anne-Marie
Auxiliaire de vie à Saint-Rémy de Provence

Anne-Marie approche de la retraite et passe en revue tous les bénéficiaires qui l’ont marquée et pour qui elle s’est sentie plus utile que jamais. Puisque c’est grâce à elles et eux qu’elle est si passionnée par son métier !

« J’ai eu un bénéficiaire chez qui je travaillais nuit et jour. On se relayait avec des collègues qui avaient une formation hospitalière. C’était un jeune homme de 35 ans qui avait une trachéotomie. Il respirait avec des machines et donc il fallait constamment quelqu’un auprès de lui. Le fait que ce soit une personne jeune change beaucoup de choses, c’est totalement différent, notamment dans les discussions. J’ai été formée avec ce jeune homme qui était heureux de passer par Petits-fils. Il a apprécié qu’on écoute vraiment ses demandes, sa propre expertise sur ses machines, en lui garantissant sa sécurité.

Il y a aussi une dame qui m’a marquée par son histoire. Elle a habité une grande partie de sa vie en Tunisie, son fils était médecin en France et lorsqu’elle a perdu son mari tunisien, son fils l’a rapatrié. Elle m’a raconté toute sa vie en Tunisie, ses déboires… c’était une personne vraiment très attachante qui m’a appris des tas de choses sur son vécu. Son mari était peintre en Tunisie. Elle a beaucoup voyagé. Je passais tout le week-end chez elle. Son fils était urgentiste pendant le covid. Je me sentais vraiment très utile dans cette maison.

Pendant un été, j’ai aidé un couple dont le mari était de plus en plus malade. Ils avaient une magnifique maison de campagne dans le Vaucluse, mais ils ont dû la vendre. Ça a été une période très triste et difficile pour tous les deux et je pense que le fait que j’ai été là pour seconder Madame par rapport à la maladie de son mari, pour elle, ça a été vraiment un grand soulagement.

C’est un métier très riche au niveau des rencontres, c’est pour ça que j’aime mon métier. C’est vrai que le soir, quand je rentre, parfois je repense à tout ça, c’est certain. Ces vécus sont très riches, ça me fait me remettre en question sur ma manière de voir et interagir avec les gens, de faire mon travail… je ne reste pas les deux pieds dans le même sabot, comme on dit !

Quand j’ai eu mes trois enfants et que je travaillais en même temps, parfois j’étais moins attentive à eux quand je rentrais le soir. Je reconnais que ce n’était pas évident de gérer les deux. C’est l’écoute qui était difficile. Parfois, ils me racontaient leur journée et ils avaient l’impression que je ne les écoutais pas. Une ou deux fois, ça m’a été un peu reproché par mes enfants.

Je suis censée avoir ma carrière pleine d’ici un an et demi, mais je pense que je continuerai à travailler. Pas autant, mais un petit peu, tant que je pourrai. Je pense que mon métier va me manquer. »

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