Sandrine, auxiliaire de vie à Compiègne

Sandrine, auxiliaire de vie à Compiègne Sandrine, auxiliaire de vie à Compiègne

guillemet ouvert Quand je sers mes bénéficiaires, ils ont toujours l’impression d’être au restaurant.
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Auxiliaire de vie à Compiègne

Vous avez une bénéficiaire qui a des soucis d’alimentation, pouvez-vous nous en dire plus ?

Ma bénéficiaire a des problèmes de déglutition, donc il faut adapter son alimentation. Je trouve important que les auxiliaires de vie aient des conseils sur la préparation des repas. Il y a des personnes jeunes qui commencent le travail et qui ne savent pas cuisiner. Il faudrait leur donner des petites astuces et du matériel supplémentaire.

Moi, au quotidien, j’utilise beaucoup d’emporte-pièces. Tous les jours, je fais le repas à l’assiette. Je n’amène pas le plat sur la table parce que j’estime que quand on apporte une assiette qui est bien présentée, ça donne envie de manger. Et c’est ça qui est important. Il faut donner envie de manger. C’est parfois le seul plaisir que les personnes âgées ont dans la journée ! Si vous faites un petit écrasé de pommes de terre, vous le moulez dans un emporte-pièce, vous mettez vos haricots verts à côté, le poisson et une petite sauce… ça fait comme au restaurant ! Quand je sers mes bénéficiaires, ils ont toujours l’impression d’être au restaurant. Ce n’est pas grand-chose, ça ne me prend pas plus de temps !

Pourquoi ne mixez-vous pas les repas ?

Beaucoup de personnes mixent les repas, moi je pense que quand on peut éviter, il faut éviter. Il faut couper les aliments en tout petits morceaux. Ça prend plus de temps, mais pour des personnes qui ont la chance d’avoir encore leurs dents, ça suffit. Elles mettront peut-être plus de temps à manger, mais au moins elles mangeront et prendront du plaisir.

Les personnes mixent la plupart du temps parce qu’elles ont peur de la fausse route. Ça m’est d’ailleurs arrivé. Le premier week-end où je suis arrivée chez ma cliente, je lui ai sauvé la vie, je ne sais toujours pas comment j’ai fait ! J’ai essayé la méthode Heimlich mais ça n’a pas fonctionné, donc je lui ai dit « excusez-moi, je vous mets les doigts dans la bouche, ne me mordez pas surtout », et j’ai réussi à lui enlever la nourriture qui était coincée. Dans ces moments-là on ne cherche pas à comprendre, on agit vite.

Comment réagissez-vous quand votre bénéficiaire n’a pas d’appétit ?

Quand elle n’a pas faim, j’essaye de comprendre pourquoi, si c’est parce qu’elle a pris un gros petit-déjeuner assez tard. Dans tous les cas, je ne la force pas. Je la rassure. Je lui dis qu’elle peut manger ce qu’elle peut, quand elle peut. Je m’adapte aussi au fait que ça n’a jamais été une grosse mangeuse et qu’elle a toujours été très mince. Sa sœur me l’a dit. Tant qu’elle ne se laisse pas mourir de faim et qu’elle prend de bonnes collations, je la laisse faire.

D’où vous vient votre amour de la cuisine ?

Ça a toujours été. Mon père faisait beaucoup de cuisine quand on était enfant. J’ai toujours adoré cuisiner, faire à manger pour tout le monde, inviter du monde, avoir des grandes tables. C’est sûrement dû au fait que quand j’étais enfant, on avait toujours de grandes tablées. Je voyais ma grand-mère assise le matin aux fourneaux. Se lever le matin et sentir les odeurs de cuisine, c’est agréable, j’aime bien.

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