Melissa, auxiliaire de vie à Metz-Ouest

Melissa, auxiliaire de vie à Metz-Ouest Melissa, auxiliaire de vie à Metz-Ouest

guillemet ouvert Je ne survis plus, je vis.
guillemet fermé Melissa
Auxiliaire de vie à Metz-Ouest

Vous vouliez parler de la valorisation de votre travail, pourquoi ?

Avant que je sois chez Petits-fils, quand je travaillais dans une zone rurale, c’était difficile, on me traitait de « conchita » ou de « boniche ». Quand j'ai commencé à travailler auprès de Petits-fils en métropole, tout d’un coup je me suis sentie à ma place, ce que je disais était pris en compte. Avec ce métier d’auxiliaire de vie, j’ai l’impression de faire énormément de choses différentes. En tout cas, j’ai enfin une reconnaissance du travail que je fais, mes bénéficiaires me le font sentir tous les jours.

Vous dites avoir l’impression de faire énormément de choses différentes, c’est-à-dire ?

L’autre jour, la voisine d’un de mes bénéficiaires est venue vers moi pour me demander des conseils et pour savoir si je pouvais intervenir chez elle, si elle pouvait obtenir des aides pour de l’aide à domicile... Elle n’arrive plus à lever les bras donc elle a besoin d’assistance pour effectuer certaines tâches du quotidien. Elle avait aussi beaucoup besoin de parler : elle se retrouve seule, son mari n’est plus là. Je l’ai renseignée et j’ai fait intervenir le bureau pour lui apporter les réponses dont elle avait besoin. Ensuite c’est la voisine du dessous qui est venue me voir, comme elle a vu que je faisais bien mon travail, maintenant elle veut que j’intervienne chez elle aussi ! Il y a certaines personnes qui ne connaissent pas le métier, qui croient qu’on est là uniquement pour faire le ménage, mais quand on leur explique toutes les tâches que l’on accomplit : l’aide aux courses, l’entretien, la présence, les toilettes… ils se rendent compte de notre métier. Il y a un certain manque d’information et un problème d’isolement de ces personnes quand elles sont en difficulté, elles ont du mal à s’informer et à reprendre contact.

Pour vous, la valorisation de votre métier, ça passe par quoi ?

Le salaire, déjà. Je ne survis plus, je vis. Je déménage bientôt pour me rapprocher du travail, je suis bien payée, j’ai des congés payés, je n’ai pas à me plaindre, ça me valorise beaucoup. Je me dis qu’enfin je suis bien payée pour le travail que je fais.

Les personnes dont je m’occupe sont contentes, je suis heureuse de participer à leur maintien à domicile. Elles ont souvent peur des maisons de retraite. Moi quand je vais travailler j’ai le sourire, j’essaye d’être toujours positive et ça fait un an, depuis mon arrivée auprès de Petits-fils, que je n’ai plus de stress. En plus, je n’ai plus mal au dos ! J’ai des bénéficiaires qui commandent très rapidement tout le matériel dont j’ai besoin pour m’occuper d’eux. Ils ont confiance en nous, c’est valorisant. C’est vraiment le paradis !

Considérez-vous que votre profession est valorisée à l’échelle de la société ?

Depuis que je suis chez Petits-fils, je trouve, oui. On en parle de plus en plus. Avant, en entendant des gens comparer mon métier à celui d’une femme de ménage, j’avais un petit pincement. Il faut que les gens sachent qu’ils ont droit à tous les services que les auxiliaires de vie peuvent proposer ! J’ai l’impression que les portes s’ouvrent, ça me fait plaisir !

Avez-vous une anecdote à raconter ?

Je suis une dame depuis le mois de juillet. En novembre, elle n’allait pas très bien, elle a eu le covid. Elle est partie à l’hôpital et en revenant elle a pris des heures d’aide à domicile en plus et elle m’a dit « Je ne sais pas ce qui s’est passé entre nous, mais il y a un lien. ». Quand je vois qu’elle ne va pas bien je lui achète des fleurs, ça la touche et elle est gênée en même temps. On mange aussi parfois ensemble. Une fois je lui ai acheté des repas préparés, mon idée c’était qu’une fois sur deux, l’une et l’autre allait payer. Elle me l’a reproché et elle m’a dit : « non, ne t’inquiètes pas, je n’emporterai pas mes sous dans ma tombe ! C’est moi qui paye. » Souvent les bénéficiaires ont du mal à accepter les cadeaux, mais c’est ma façon d’être, je sais que ça leur fait plaisir. Ils sont souvent seuls, je veux apporter de la gaieté dans leur quotidien.

Ce métier, il prend aux tripes !

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