Mélina, auxiliaire de vie à Mont-Saint-Aignan

Mélina, auxiliaire de vie à Mont-Saint-Aignan
J’appréhende les choses avec tranquillité, je garde du recul et mon implication
double cercle rose

Ancienne aide-soignante en maison de retraite, Mélina exerce depuis deux ans comme auxiliaire de vie chez Petits-fils. Un métier qu’elle décrit comme “le plus beau du monde”. Face à la maladie et à la fin de vie, elle témoigne d’un engagement humain profond, nourri d’écoute, de recul et d’humour.

Gérer les émotions sans se laisser submerger

Face à l’annonce d’une maladie ou à la dégradation d’un état de santé, Mélina garde son calme : “J’accompagne au mieux en restant dans la joie, même quand je sais que les personnes que j’accompagne sont en fin de vie.” Elle s’appuie sur un précieux équilibre : “J’appréhende les choses avec tranquillité, je garde du recul, mon implication, ma douceur… et je reste objective.” Et quand une situation devient trop complexe, elle sait s’appuyer sur les gens qui l’entoure : “J’arrive à la verbaliser, ça permet de croiser les regards et de relativiser.”

Mélina reconnaît que l’impuissance est parfois là : “Je sais que je ne peux pas changer les choses mais je donne toujours le meilleur pour aider la personne à s’apaiser.” Elle s’est formée au massage pour garder ce lien tactile qui apaise. Et souvent, l’humour devient un allié : “J’arrive à détourner l’attention sur la douleur pour rire de choses futiles qui amènent un moment de détente où on se rejoint.”

Apporter de la lumière, même dans la difficulté

“Je laisse mes soucis à la porte et je rentre comme un petit soleil dans la maison.” Cette phrase résume la philosophie de Mélina. Elle débute chaque intervention avec tranquillité, sans jamais enfouir ses émotions : “J’ai des émotions mais elles ne prennent pas le dessus parce que je les exprime.” C’est ce dialogue, avec les bénéficiaires ou avec l’équipe Petits-fils, qui l’aide à garder l’équilibre.

Aux nouvelles recrues qui peuvent se sentir débordées, elle adresse un conseil franc : “Il faut faire attention à pourquoi on désire faire ce métier.” Car au-delà de la technique, “derrière ce métier humain, se cache le don de soi.” Elle insiste aussi sur l’importance de ne pas tout prendre personnellement : “Certaines situations ou paroles peuvent être difficiles à vivre, mais ce n’est pas contre toi. Il faut savoir les recevoir.”

“Je n’ai pas l’impression d’aller travailler”

Ce qui ressort immédiatement chez Mélina, c’est l’amour qu’elle porte à son métier. “Je leur donne beaucoup mais je reçois beaucoup” confie-t-elle. Chaque intervention est pour elle une parenthèse précieuse : “On rigole comme si on s’était connues de tout temps.” Chez Petits-fils, elle apprécie avoir le temps d’être pleinement présente. “Ce n’est pas un métier qu’on fait pour se nourrir, on accompagne les personnes âgées avec beaucoup de respect.” Et ce respect passe par l’empathie : “parce qu’on ne peut pas faire ce métier-là sans empathie, sans écoute, sans douceur… Ces ingrédients doivent être à la base de la relation.” Mélina incarne cette humanité qui fait toute la richesse du métier !