Maureen, auxiliaire de vie à Saint-Raphaël

Maureen, auxiliaire de vie à Saint-Raphaël Maureen, auxiliaire de vie à Saint-Raphaël

guillemet ouvert Je ne m’attendais pas à ça quand on me parlait du domicile !
guillemet fermé Maureen
Auxiliaire de vie à Saint-Raphaël

J’ai été aide-soignante pendant 5 ans. J’ai 23 ans, bientôt 24. Je suis originaire de Paris et j’ai déménagé sur la Côte d’Azur il y a quelques mois. Avant je travaillais à l’hôpital dans un centre de cancérologie. En déménageant je me suis dit pourquoi ne pas totalement changer, partir vers autre chose. Je savais que les maisons de retraite n’étaient pas une option pour moi parce que je ne me voyais pas du tout dans cette manière de fonctionner et de travailler, donc je me suis dit pourquoi ne pas tenter le domicile ! C’est complètement différent de ce que je faisais avant !

En général, le domicile fait peur parce qu’on se dit qu’on est seul, qu’on est enfermé, qu’on ne va faire que des toilettes, qu’on va s’ennuyer… C’est la perception qu’ont les gens de l’aide à domicile. Quand je dis ce que je fais dans la vie souvent on me répond « ah bon, tu ne t’ennuies pas ? », alors que pas du tout ! En fonction de chez qui on va, on crée une relation assez spéciale avec nos bénéficiaires je trouve. Je ne pensais pas que mes relations avec eux seraient aussi poussées.

Avec les deux bénéficiaires que je suis aujourd’hui, c’est comme si j’allais chez mon grand-père et ma grand-mère. Le monsieur dont je m’occupe a demandé à ce que je mange avec lui et ça permet d’enlever cette petite barrière professionnelle qu’on met. Déjà, de manière générale, on rentre dans leur intimité, mais là en mangeant avec eux en plus, c’est encore autre chose. Quand je vais chez ce monsieur et que je lui fais une petite décoration sur l’assiette, pour moi c’est une toute petite attention, mais lui il trouve ça génial. Personne ne lui prépare à manger comme ça depuis que sa maman est décédée. Il mangeait toujours des plats préparés, et là de le voir juste sourire et me dire que c’est magnifique, que c’est parfait, c’est trop bien… Recevoir des petits compliments comme ça tous les jours, quand parfois la journée est compliquée, que la nuit n’a pas été bonne et qu’en arrivant on le voit avec le sourire parce qu’il est hyper content de nous voir… c’est vraiment agréable.

Ce n’est pas parfait tous les jours, parfois c’est compliqué, mais c’est difficile d’expliquer ce petit truc en plus qu’on ressent quand on reçoit ce type de compliments, qu’on fait plaisir aux gens et qu’on voit que notre petite visite de deux heures peut éclairer leur journée et les sortir de leur quotidien de solitude qui doit parfois être lourd.

Vraiment, je ne m’attendais pas du tout à ça quand on me parlait du domicile ! Ça m’a fait peur au début et au final je m’éclate pas mal : on peut sortir, aller se promener, aller au restaurant même parfois, faire les magasins, c’est vraiment top. On est bien accueilli, les coordinatrices nous guident beaucoup, on fait tout pour nous mettre à l’aise et qu’on se sente bien. On s’entraide aussi beaucoup entre collègues, même si parfois cela manque un peu quand on ne peut pas se croiser physiquement et qu’on est obligé de discuter par messages interposés.

Je pense que c’est une expérience à vivre, je pense que c’est à faire. Il faut aimer organiser des choses, prévoir, faire un peu de ménage, faire à manger, discuter, prendre beaucoup d’initiatives… ce métier devrait être plus connu, on devrait plus en parler et il devrait être plus valorisé. Pour la plupart des gens, on ne fait que des toilettes. C’est dommage qu’ils aient cette vision-là, comme si c’était un métier dégradant, alors que pas du tout. Je me sens bien et j’aime ce que je fais donc pour l’instant je vais continuer comme ça et quand je vois comment ça se passe à l’hôpital… Je me dis que, chez Petits-fils, on a un confort qui n’est pas négligeable.

Témoignage précédentMelissa : « Je ne survis plus, je vis. »
Témoignage suivantDélia : « Ces activités théâtrales m’apportent aussi à titre personnel. »
Témoignage précédent Témoignage suivant