Je travaille avec Petits-fils depuis 2 ans et demi mais je suis auxiliaire de vie depuis 2012 et avant tout ça je travaillais dans la restauration : je me suis toujours occupée des gens. Dans la restauration, qu’est-ce qu’on fait ? On veut que les gens soient contents, qu’ils mangent bien, qu’ils boivent bien, qu’ils soient bien servis, que nos conseils leur servent et leur plaisent. Et bien dans mon métier actuel c’est pareil, j’aime que les bénéficiaires soient contents !
J’ai changé de métier parce que je n’avais plus envie de faire de la restauration et je suis tombée par hasard sur le métier d’aide à domicile. Je me suis beaucoup occupée de personnes âgées et de personnes handicapées et j’ai suivi beaucoup de formations. Ca m’a décidée à valider mes acquis pour avoir mon diplôme d’auxiliaire de vie que j’ai obtenu il y a cinq ans maintenant. Finalement, j’ai été toute ma vie dans le service.
Ce que je préfère dans mon métier, c’est tout ce qui touche au soutien psychologique que je peux apporter à mes bénéficiaires. Ce que j’adore c’est qu’ils aient le sourire quand j’arrive chez eux. Je joue un peu les psychologues. Quand une personne n’est pas bien, je trouve toujours un petit moment, un petit espace dans mon planning pour discuter, pour qu’il ou elle soit contente. Dans ces cas-là, le ménage passe après, je trouve toujours le temps de tout faire ! Je pars avec un avantage : je vois très bien les gens ! Même ma mère à l’époque me disait « Marietta, tu as quatre yeux ! ». Je vois tout. À mon sens, il y a des petites choses qui ne trompent pas donc quand je remarque quelque chose je pose la question : « qu’est-ce qui ne va pas ? » et souvent ça démarre des discussions. La plupart du temps j’arrive à remonter leur moral, mais pas toujours. Cela dépend de beaucoup de facteurs et notamment de la pathologie de certaines personnes. J’ai notamment un bénéficiaire qui a une maladie de Parkinson atypique avec qui j’ai beaucoup de mal à me positionner : il a beaucoup de sautes d’humeurs, il lui arrive de m’engueuler… Ce n’est pas grave, ça fait partie du métier et je sais très bien que, dans ces cas-là, c’est la maladie qui parle. Pour autant, ce n’est pas facile tous les jours, il y a des moments où c’est un peu lourd à porter. Quand je vis des moments difficiles, je ne le montre pas au travail, mais ça se répercute sur mes nuits : je sais que quand je dors très mal, c’est lié à cela. On ramène des choses à la maison, notamment quand on vit le décès de certains bénéficiaires ! Même s’il ne faut pas trop s’impliquer personnellement, on le fait toujours, c’est plus fort que nous. Mais quand il y a des choses difficiles à traverser, je suis toujours là pour les gens, pour les familles, et je n’hésite pas à en parler avec des collègues ou avec les responsables Petits-fils. Je sais que si j’ai besoin, je peux. Petits-fils est toujours là pour les auxiliaires de vie !
Le plus important c’est de rendre les gens heureux. Ce n’est pas facile mais je fais du mieux que je peux. Je ne fais jamais mon travail automatiquement, je m’adapte à chaque personne. Et si ça ne marche pas, j’ai appris qu’il fallait dire stop au bon moment. Ça a été un apprentissage, mais maintenant j’y arrive. Je ne suis pas une machine, je ne suis pas seule au monde, je ne suis pas la seule qui peut aider. J’ai toujours dit oui pour faire des remplacements et pour rendre service, mais maintenant je commence à dire non de temps en temps ! Au début, je me sentais mal de le faire, mais je me rends compte que ça me fait du bien.