Je m’appelle Marie-Christine, j’ai 56 ans, un mari et un enfant. Au départ, je ne pensais pas évoluer dans ce secteur. C’est quand ma mère est tombée malade et que j’ai dû la soigner, que j’ai découvert que j’aimais beaucoup lui apporter mon aide. Lorsque j’ai quitté la Guadeloupe et que je suis arrivée en métropole, je me suis demandée vers quelle branche m’orienter. J’ai vu une formation qui préparait au diplôme d’auxiliaire de vie sociale et je me suis lancée !
L’expérience que j’ai eu avec ma mère m’a plu ! J’ai aimé m’occuper d’elle, lui apporter mon aide, la soutenir, lui remonter le moral, être là avec elle et surtout être là pour elle. J’ai donc fait la formation, j’ai eu mon diplôme en 2006 et depuis je suis auxiliaire de vie.
C’était ma mère donc vous allez me dire que c’est plus facile ! Mais parfois nous faisons plus que certaines familles pour leurs propres parents. Dans mon métier, j’ai été marquée par l’isolement. Je pense à un monsieur dont je m’occupe. Il est sous tutelle et il est seul alors il s’accroche à moi. Finalement il ne voit que moi dans la journée.
J’aimerais qu’il y ait des centres de jour dans les quartiers où les personnes âgées pourraient se rencontrer, peut-être avec un animateur. Je pense qu’on devrait travailler sur l’isolement, leur permettre d’avoir accès à certaines activités pour qu’elles se sentent moins seules. La mairie pourrait mettre à disposition une salle où les personnes âgées du quartier pourraient se rencontrer, faire des jeux.
À Noël, ce monsieur me partage qu’il est seul tous les ans. Ça m'attriste, si ça ne tenait qu’à moi je l’inviterais mais il faut mettre une barrière. Parfois je l’appelle, je lui demande comment ça va, pour avoir de ses nouvelles et qu’il ne se sente pas trop seul.
Quand j’ai commencé ma carrière, c'était difficile de mettre cette barrière, avec l’expérience c’est plus facile. C’est important car il faut penser aussi à sa vie de famille. À la maison, je parle beaucoup de mon métier, j’explique les choses, mes proches connaissent ce que je vis. C’est sûrement pour ça qu’ils prennent les choses avec plus de philosophie. Il faut séparer le travail et la vie de famille mais ça n’empêche pas de passer un petit coup de téléphone de temps en temps pour remonter le moral des personnes qui en ont besoin !