Françoise, 59 ans, a passé une grande partie de sa carrière dans le secteur de la petite enfance avant de se tourner vers le métier d'auxiliaire de vie, où elle accompagne principalement de personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer.
Prendre en charge la maladie d’Alzheimer avec bienveillance
Au quotidien, Françoise adopte une attitude bienveillante et attentionnée envers les bénéficiaires qu’elle accompagne. Elle considère ces qualités comme essentielles pour apporter optimisme, soutien et réconfort : “Ma motivation c’est d’apporter un peu de joie (...) Ce n’est pas parce qu’on est âgé que tout est fini, il y a toujours quelque chose à faire, en échangeant avec eux, en les stimulant…”. Les interactions avec les personnes atteintes d'Alzheimer peuvent être imprévisibles et nécessitent une grande maîtrise de soi. Françoise a appris à arbitrer dans les situations délicates en faisant preuve de patience : “Il faut vraiment savoir qu’il faut être calme et prendre sur soi. Les personnes âgées touchées par Alzheimer peuvent monter en flèche (...) Il faut attendre que la personne se calme et y revenir ensemble.” explique-t-elle. Adapter sa gestuelle présente aussi un grand intérêt pour établir une connexion avec les bénéficiaires atteints d’Alzheimer. Utiliser des gestes doux, clairs et précis aide à faire passer un message de manière plus efficace. “Tenir une main, s’asseoir à côté, changer ce que vous voulez faire… peuvent aider” partage Françoise.
Selon elle, la fermeté est également nécessaire, même avec des personnes malades, pour instaurer un cadre rassurant : “Quand ils sont agressifs, il faut quand même imposer des limites. Si vous êtes trop effacé, ils le sentent malgré la maladie”. Elle souligne aussi combien il est important de rester à l’écoute des personnes âgées, qui ont tant de choses à transmettre. “Ce sont des expériences de vie qu’on n’a pas à 40, 50 ans. La société actuelle oublie tout ça”. Enfin, chaque petite victoire, comme un moment d'apaisement ou un sourire, est une grande récompense dans son travail : “Parfois c’est peu, mais je suis contente d’avoir obtenu un apaisement quand je pars” se confie-t-elle.
L’importance de prendre du temps pour soi
Le métier d'auxiliaire de vie, bien que gratifiant, est aussi très exigeant, surtout lorsqu'on accompagne des personnes atteintes de maladies comme Alzheimer. Françoise insiste sur l'importance de prendre soin de soi pour pouvoir continuer à offrir le meilleur à ses bénéficiaires. “J’ai beaucoup d’humour, si j’ai envie de m’occuper de moi je le fais, je prends du temps pour moi, peu importe ce qui se passe autour.” partage Françoise. Elle explique aussi qu’il est essentiel de savoir déconnecter en fin de journée pour préserver son propre bien-être. “Quand on part de chez la personne âgée il faut vraiment laisser de côté, ce n’est pas toujours facile mais je me dis que j’ai fait ce qu’il fallait.” explique Françoise. Pour elle, se ressourcer et maintenir un équilibre personnel est fondamental dans son métier, car, comme elle le dit : “il faut être bien et fort dans sa tête, sinon il ne faut pas le faire.”