Carole, auxiliaire de vie à Floirac

Carole, auxiliaire de vie à Floirac Carole, auxiliaire de vie à Floirac

guillemet ouvert Si jamais ils déménageaient, je les suivrais sur leur nouveau lieu de vie.
guillemet fermé Carole
Auxiliaire de vie à Floirac

Carole raconte comment elle gère les différends entre ses bénéficiaires et leur famille.

Comment gérez-vous les différends que vous pouvez rencontrer entre vos bénéficiaires et leur famille ?

« Bien souvent, dans beaucoup de familles, les enfants ont une idée de ce que pourrait être la vie quotidienne de leurs parents, alors que ces derniers ont des envies bien différentes. Cela crée parfois des conflits dans les familles et nous, les auxiliaires de vie, nous sommes parfois au milieu. Il faut gérer les envies de nos bénéficiaires et les inquiétudes de leurs enfants qui sont à distance.

Pour dénouer ces situations, il n’y a que le dialogue et une aide la plus juste possible auprès de mes bénéficiaires qui peut aider. Cela permet de rassurer les enfants sur le fait que leurs parents ne sont pas seuls et qu’on arrive à gérer le quotidien dans un maximum de sécurité et de confort. Je n’ai jamais vécu de situation vraiment inextricable. Des enfants inquiets, ça oui, il y en a toujours et c’est normal !

Pour prendre un exemple concret, en ce moment, j’ai une problématique avec un couple de personnes que je suis. Ils ont 95 et 97 ans et ils ont des pathologies apparentées Alzheimer. Ils sont seuls dans un village un peu isolé et ils ont des enfants qui sont un peu loin, mais très présents néanmoins. Ils veulent absolument retourner dans leur ancien appartement dans la grande ville la plus proche, sauf que cet appartement est à la limite de la salubrité et que c’est compliqué pour les enfants de les y emmener. Les parents sont dans cette obsession-là d’absolument vouloir déménager et moi je fais le relais avec les enfants. On arrive à dialoguer, les enfants téléphonent à leurs parents pour les rassurer, pour leur dire que des choses vont être mises en place, qu’ils vont peut-être les emmener pendant un week-end dans cette ville dans laquelle ils veulent absolument retourner. Il faut leur faire comprendre que l’appartement dans lequel ils veulent déménager n’est pas forcément plus confortable que là où ils sont, que l’équipe mise en place pour s’occuper d’eux actuellement (infirmiers, auxiliaires de vie…) est difficilement transférable… À mon échelle, pour essayer de trouver un compromis, je leur ai promis que si jamais ils déménageaient je les suivrais sur leur nouveau lieu de vie.

La présence des enfants des bénéficiaires est aussi essentielle dans bien des situations. Leur parler m’aide quelques fois à dénouer des situations, ils savent parfois mieux comment réagir.

Vieillir c’est difficile et je crois qu’il faut en être conscient. Il faut être sensibilisé à ça. Je vois que qu'on incite de plus en plus les gens à se former aux métiers d’aide à domicile et je trouve ça très bien. C’est un métier qu’il faut valoriser pour que l’on puisse faire en sorte de permettre aux personnes âgées de rester chez elles dans un certain confort. C’est très important.

Peut-être que ma vision de la vieillesse est liée à mon histoire personnelle : je me suis toujours occupée de mes grands-parents. Peut-être que ça me renvoie aussi à ma propre vieillesse et que je me dis que moi aussi j’aimerais pouvoir rester chez moi jusqu’au bout, qu’on s’occupe de moi et de mon quotidien sans que je n'ai besoin d’aller en institution où je ne serais pas forcément à l’aise.

Il faut absolument valoriser les métiers d’aide à domicile et il faut absolument accompagner les gens dans la vieillesse dans les meilleures conditions possibles. »

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